24. Comme le nombre de productions James Bond réalisées au cinéma à ce jour. Film après film, l'agent secret le plus célèbre de la planète a su se faire une place de choix au sein du grand écran, alternant les révolutions et quelques "déceptions". J'ai, pour les premiers cas, les opus Golden Eye, Bons Baisers de Russie, ou plus récemment Casino Royale à l'esprit.
Le héros de fiction Britannique, inventé il y a près de 60 ans par Ian Fleming, occupe aujourd'hui une place incontournable dans le paysage cinématographique : à l'heure actuelle, ses péripéties sont à coup sûrs synonymes d'énormes succès commerciaux, permettant d'engranger des bénéfices colossaux à chaque nouvelle itération.
L'avant-dernière mise en scène en date, Skyfall, est sortie en 2012 dans nos salles obscures, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le film a entraîné un véritable raz-de-marée lors de son lancement international : plus d'un milliard de dollars de recettes, ce qui en fait l'opus le plus rentable de l'histoire de la série.
La question que je me pose finalement, est légitime : Skyfall a-t-il mérité cet engouement ? Vaut-il le détour ? Et bien c'est ce que nous allons voir dès maintenant : "Double Zéro Sept" au rapport Mesdames.
Une réalisation aussi efficace qu'un tireur d'élite
La première chose que je remarque concernant Skyfall, c'est qu'il est finement produit. Cohérent, captivant, très spectaculaire et parsemé de répliques pleines d'humour, tous les codes de la saga sont respectés et sublimés.
Dès les premiers instants de la séquence initiale à Istanbul, on est comme "jeté", immergé de force au sein d'une mise en scène haletante et intense. Le tout sonne évidemment très gros, pourtant le charme opère parfaitement, preuve en est qu'il est possible d'allier l'invraisemblable et la qualité. Sam Mendes réussit ici le pari d'intéresser le spectateur, et c'est tout à son honneur. On pourrait donc s'attarder sur tous ces petits détails qui prouvent la réussite technique de Skyfall. Mais très honnêtement, on s'ennuirait rapidement.
Les plans sont propres, quelques faux raccords sont à dénoter mais l'ensemble est maîtrisé de bout en bout. Durant ma mission d'investigation, j'ai personnellement été impressionné par de nombreux moments, à commencer par le générique, magnifié par la voix hors-norme d'Adèle qui compose le thème principal de cet épisode. Pour les autres scènes d'exception, je ne dévoilerai rien, pour ne pas gâcher la surprise des derniers lecteurs n'ayant pas vu la production.
Voir le monde sauvé n'a jamais été aussi plaisant
Je m'attaque maintenant à la deuxième partie du contrat, que chaque réalisateur doit respecter lorsqu'il conçoit un nouveau James Bond : proposer une intrigue passionnante, savamment rythmée pour satisfaire les fans venus s'asseoir dans les salles obscures.
Sur ce point, je dois avouer que nous en avons pour notre argent : nous tenons là un scénario correctement ficelé, qui m'a ravi au-delà de mes espérances. Il débute (sans trop en dévoiler) par une mission sécrète orchestrée par Bond sur les toits Stambouliotes. La suite du film nous amène à la traque d'un génie informatique, ancien employé du MI6. L'agent 007 sera chargé de retrouver cet homme, qui possède, entre autres, des informations compromettantes sur les hommes de l'ombre de l'organisation Britannique citée ci-dessus.
Ce qui est puissant, c'est la manière dont cette course à l'homme va s'effectuer. Dialogues mémorables, personnages charismatiques, on ressent l'attention réelle portée à la narration. Ajoutez à cela de nombreux affrontements, et vous obtenez un ensemble bien plus efficace qu'un film d'action lambda. Quant à la scène finale, elle est une magistrale et ultime contribution au déluge de bonnes idées qu'a su intégrer Sam Mendes dans cette aventure. Frissons garantis, vos pupilles vont se dilater, c'est moi qui vous le dis !
Le charme infaillible d'un casting excellent !
Nouvelle odyssée, mais même agent. Daniel Craig est toujours là. Et je l'ai trouvé convainquant dans cet épisode : il signe selon moi sa meilleure interprétation du personnage, élévant encore un peu plus son jeu d'acteur. Mais on y est habitués : il est excellent depuis toujours. Il a un charisme différent de ses aînés, mais il est à leur hauteur. (Voire plus)
Côté casting donc, c'est Bérénice Marlohe ("James Bond Girl" oblige) qui se charge de tomber désespérément amoureuse de notre homme. Et elle le fait plutôt bien, à vrai dire. De manière générale, ce sont tous les rôles d'envergure qui sont joués avec grand talent dans Skyfall. De Judi Dench ("M") à Ben Whishaw ("Q"), en passant par Naomie Harris ("Miss Moneypenny"), c'est vraiment super. Et que dire de Javier Bardem (Silva).. énorme.
Avant de conclure, ce que j'ai également aimé, c'est la parfaite retranscription de l'univers. Car oui, le film parvient à nous plonger dans l'ambiance que nous attendions en rentrant dans la salle. Oui, c'est une ambiance aussi bien visuelle que sonore (avec des thèmes de fond simples mais inspirés). Oui, il arrive à moderniser les codes anciens afin de divertir au maximum le spectateur contemporain. Oui, vous allez vous régaler à admirer une belle Aston Martin dans votre canapé. Oui, ce film a de nombreux atouts pour séduire. Oui, il serait primordial de le visionner. Oui, je vous oblige à le faire. Bref, vous avez saisi le message.
Mon verdict
À votre avis, pourquoi Spectre était-il si attendu ? Tout simplement par ce qu'il succède à une véritable bombe, sans conteste mon film préféré en 2012. En un peu plus de deux heure trente, Skyfall achève d'une balle dans la tête tous ses prédécesseurs des années 2000.
Réalisation de haute volée, scénario haletant, casting intelligent et ambiance délicieusement "British" forment un cocktail réussi. Sans oublier des scènes aussi explosives qu'une grenade lancée en plein tribunal, le film prouve plus que jamais que l'inarrêtable agent Britannique a encore de beaux jours devant lui avant de prendre sa retraite.
Pour peu que l'univers décrit ci-dessus vous plaise (car c'est aussi et surtout une question de goûts, comme toujours), tentez l'expérience. Et croyez-moi, Bond vous rendra ce service. Car au MI6, la parole et l'engagement sont sacrés. Bonne séance ciné !